Par Ian Bergeron
Grand blitz médiatique de Greenpeace hier: les compagnies de plein-air sont de grands pollueurs! Ainsi donc les The North Face, Marmot et ArcTeryx (pour ne nommer que ceux-là) utilisent des PFC dans la fabrication de leurs vêtements et accessoires de plein-air. Cette nouvelle frappe l’imaginaire de tous les plein-aireux que nous sommes car, sans un environnement propre, point de plaisir pour les humains que nous sommes. De plus, nous nous targuons tous de respecter un tant soit peu l’environnement dans nos pratiques sportives, même si nous brûlons une quantité astronomique d’essence pour nous rendre à nos falaises favorites ou bien pour prendre l’avion et aller en voir des plus belles dans d’autres pays.
Mais revenons à nos moutons. En tant qu’ambassadeur pour The North Face depuis un bon nombre d’années, la nouvelle m’a interpellé. J’ai ensuite effectué quelques recherches afin de m’informer sur les procédés industriels de la marque j’affectionne. Je suis tombé sur cette publication qui date d’août 2015, bien avant la « grosse nouvelle » de Greenpeace. TNF reconnait le problème des PFC et affirme rechercher activement des solutions. Hier, TNF s’est également engagé à éliminer les PFC de leurs produits d’ici 2020. Quand un nouveau procédé sans PFC sera mis au point, je suis convaincu que tous les fabricants embarqueront dans le bateau et élimineront les PFC de leurs produits.
Greenpeace utilise sa stratégie habituelle qui consiste à accuser une ou quelques sociétés, afin d’attirer l’attention des médias. Et ça fonctionne à tout coup. Le problème des PFC était connu de toute l’industrie du plein-air et les principaux acteurs cherchaient déjà une solution. Alors quel était le but du groupe environnementaliste? Faire connaitre le problème au grand public? Mousser la marque Greenpeace et peut-être aussi mousser son financement? Un peu des deux?
L’industrie du textile pollue. Pas juste celle du plein-air, toute l’industrie. Pensez-vous que vos vêtements en coton de chez Walmart payés à petit prix sont écoresponsables? Si oui, think again! 20% des eaux usées industrielles proviennent essentiellement de la simple coloration des textiles. 20%!!! Je ne dis pas que les PFC sont inoffensifs, loin de là, mais qu’ils font certes partis d’un problème global et que l’industrie du vêtement dans son ensemble devrait être examinée. Mais ça, c’est moins tape-à-l’oeil et ça mousse moins le branding Greenpeace.
Quelques liens utiles:
http://neverstopexploring.com/2015/08/19/the-north-face-is-committing-to-cleaner-chemistry/
http://www.theguardian.com/sustainable-business/dyeing-textile-sector-water-risks-adidas
http://www.sustainablecommunication.org/eco360/what-is-eco360s-causes/water-pollution
Étude sur la stratégie de communication de Greenpeace:
https://gupea.ub.gu.se/bitstream/2077/33955/1/gupea_2077_33955_1.pdf
Peu importe le coup de pub de Greenpeace, cela permet de conscientiser ou de démarrer une reflexion chez beaucoup de personnes. D’ailleurs sans cette publication, aurai-tu fait un article sur ce sujet ?
Dans un second temps, plus les consommateurs sont informés, et plus ces derniers vont faire une pression sur les fabricants afin que ces derniers mettent les moyens nécessaire en R&D pour identifier et utiliser un remplaçant viable au PFC. Par conséquent, l’échéance pourrais être réduite peut être avant 2020…
A savoir si j’aurai fait un article, la réponse est non. Car cette « nouvelle » de GP ne donne qu’un côté de la médaille et passe sous silence que l’industrie est au courant du problème et travail déjà à y remédier. J’aurais pu faire un article sur les pratiques environnementales responsables mis-en-place par TNF, Pata, etc, mais elles sont déjà sur leur site et mise de l’avant. Donc si vous avez la fibre environnementale, allez lire sur les mesures mises-en-place par les différentes compagnies avant de faire vos choix. Ne vous fiez pas uniquement à Greenpeace car vous n’aurez pas le portrait global, mais bien une vue sélective d’un problème.
Au passage, je ne cible aucune compagnie en particulier 🙂 Je suis tout à fait d’accord que l’on ne doit pas se fier uniquement à Greenpeace mais je note quand même un grand écart entre certains compagnie de pleines air au titre des engagement sociaux envers les travailleurs(es), ainsi que les engagements environnementaux.
Ce genre d’action permet (je l’espère) d’allumer une lumière chez les consommateurs, et de les conscientiser sur l’impact des produits qu’ils/elles achètent.
Je ne pense pas qu’il s’agisse d’une »nouvelle », lorsqu’il suffit de regarder l’étiquette de n’importe quelle marque pour voir que c’est pas fabriqué à Drummondville!
D’ailleurs, comment peut-on s’imaginer »amant de la nature » quand faire 2h30 de voiture pour une cascade perdu n’entre pas dans le dilemme le samedi matin, mais plutôt laquelle des dizaines de cascades sera la destination! Faut pas trop se biaiser dans notre vision de nous-même.