Dévoiler le potentiel vertical du Québec?

Par Antoine Maranda

Depuis quelques années, le Ministère des Forêts, de la faune et des parcs (MFFP) a mis en ligne des produits dérivés de relevés Lidar qui couvrent pratiquement toute la province. Grâce à ceux-ci, on connaît avec une précision de quelques cm, l’altitude de chaque mètre carré de notre vaste territoire, oui c’est assez débile comme jeu de données! Et qui dit élévation, dit pente; et qui dit pente très abruptes dit… falaises!

Donc, à partir de ces données et de mon bagage d’analyste de données géospatiales j’ai développé un algorithme (en language Python) qui permet d’identifier où se trouvent les falaises dans une zone définie par l’utilisateur. J’y ajoute quelques informations telles que la hauteur approximative, la superficie, l’orientation et le type de roche et rend le tout dans un format compatible avec Google Earth. Après quelques validations sur le terrain, je constate que le tout semble très bien fonctionner et que même les petites falaises cachées sous la canopée et normalement invisibles depuis la route ou sur Google Earth nous sont révélées.

Bien satisfait de ma trouvaille je me disais que j’avais entre les mains un bon catalyseur pour le développement de l’escalade dans la province. Plus on sait où il y a des falaises, plus il y a de chances que des ouvreurs s’y attarde et plus on risque de voir se multiplier les sites accessibles. Je croyais donc, peut être naïvement, partager massivement dans la communauté d’escalade.

Or, j’ai rapidement constaté qu’il s’agit d’une arme à double tranchant. Il suffit que des grimpeurs un peu morrons décident d’aller explorer une falaise sur un terrain privé avec une attitude douteuse (ou encore qu’ils se blessent), pour que l’accès public à cette falaise soit à jamais compromis. Et malheureusement, les sites comme Val-Bélair, le Vieux-Stoneham, Baldy et le Lac Boisseau nous ont montré cette année que, des morrons, il y a une trâlée dans notre communauté.

Bref, partager à tous semble une option risquée qui a plus le potentiel de nuire au développement de l’escalade que de l’aider. D’un autre côté, garder cette précieuse information juste pour moi, ça me semble un peu triste. Dans la région de Québec j’ai partagé cette information via un groupe Facebook composé, je l’espère, de grimpeurs de « confiance ». Il me fera plaisir de partagé avec les groupes régionaux qui m’en feront la demande.

Donc voilà, je suis bien curieux de savoir ce que vous en pensez, partager cette information ou non, si oui comment? Je suis également ouvert à toutes suggestions d’amélioration.
Pour les plus geek j’ai partagé le code de mon algorithme sur GitHub. Si certain veulent collaborer pour améliorer le produit ça me ferait bien plaisir d’y travailler avec vous!

Au plaisir d’explorer le potentiel vertical du Québec en votre compagnie!

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