Ca faisait des années qu’on parlait d’aller la grimper, mais le St-Maurice n’était jamais assez gelé. Il faut savoir que Topaz, et Opal, sont situées sur la rive occidentale de la rivière St-Maurice et que celle-ci ne gèle qu’après plusieurs jours de grands froids. Et encore là, il n’est pas rare qu’on traverse des sections en slush. Ce qui rend la traversée « intéressante ».

Traverser le St-Maurice – toujours une partie de plaisir! | Photo: Patrick Cadieux
On l’a franchi, non sans stress. Je ne sais pas pour vous, mais moi la glace je l’aime à la verticale et moins à l’horizontale. Les plans d’eau semi-gelé, très peu pour moi. C’est pourquoi mes ceintures de sac-à-dos n’étaient pas bouclées lors de la traversée, des fois que j’aurais dû l’enlever en vitesse en tombant dans le St-Maurice. Ce ne fut évidemment pas le cas.
Au pied la cascade, Pat et moi avons observé l’objet de notre convoitise. Une belle longue cascade épaisse à souhait. Nous finissions de préparer notre matériel lorsque mon ami Oli et son partenaire nous ont rejoints. C’était une belle surprise car leur présence était incertaine et on ne les avait pas vu arriver. La journée promettait car nous étions tous une gang de joyeux lurons pas trop sérieux. Pat, toujours sans peur et sans reproche, s’est élancé. La glace était dure et cassante. Pas réellement un problème pour lui, habitué à ce genre de chose, mais plus un soucis pour nous au bas de la paroi.

Patrick Cadieux dans son élément | Photo: Ian Bergeron
A mi-parcours, Pat a installé un beau relais sur une vire inclinée. Je l’ai rejoint et, tout de suite après moi, la cordée d’Oli est partie légèrement à gauche afin d’éviter les débris de glace. On s’est tous retrouvé au relais en moins de deux. Peu de temps après, Pat et Oli se sont mis en marche pour la seconde longueur de corde. C’est là que j’ai commencé à me faire poivrer solidement!

L’auteur en route vers le premier relais | Photo: Patrick Cadieux
La seconde section forme un espèce de V qui crée un entonnoir naturel. Patrick à droite, Oli à gauche, moi au centre. Il pleuvait de la glace mes amis… Bading, badang! Pif, pouf, paf! Su’l museau! J’ai finalement collé la cascade et attendu que l’averse passe. Après ces émotions, ma grimpe semblait de tout repos, sauf que j’étais un peu viandé de la première longueur. C’était ma première et seule sortie de glace de l’hiver, étant nouvellement papa. Ma condition physique n’était vraisemblablement pas à point.
Malgré tout, j’ai rejoint mes amis après quelques bonnes onglées. Suite aux rappels d’usage, on a retrouvé nos voitures en traversant le St-Maurice à la frontale. Comme toujours on a fini ça devant une poutine et bonne bière et se remémorant les bons coups (de piolets) de la journée!

Topaz, joyaux de la Mauricie! | Photo: Patrick Cadieux ou Ian Bergeron
Où:
Entre Shawinigan et La Tuque, à 4km au sud de Rivière-aux-Rats
Quand:
À partir de la mi-Janiver, selon le type d’hiver qu’on a eu.
Topo:
Voir le Guide des Cascades de Glace et Voies Mixtes du Québec, de Stéphane Lapierre et Bernard Gagnon.
Où manger:
A la micro brasserie Le Trou du Diable, à Shawinigan.
Alternatives:
Ce n’est pas les voies qui manquent sur le bord de la 155. A Grandes Piles il y a une panoplie de voies, mais attention aux accès. Certaines voies sont interdites. Par ici pour les détails.
Bonjour, j’aimerais apporter une précision à propos de cet article.
Je ne crois pas que le propriétaire des lieux ait à être qualifié de « fou furieux qui déteste les grimpeurs et il ne les tolère pas. »
Il y a plusieurs années de cela, un matin en semaine, nous sommes débarqués 4 grimpeurs chez lui pour demander sa permission de grimper, ignorant que l’escalade était interdite sur son terrain.
Il ne nous connaissait pas, c’était complètement imprévu pour lui et nous étions quatre, dont certains assez costauds.
Pourtant, il nous a spontanément et gentiment invité à prendre un café (et même à déjeuner !) chez lui et nous avons discuté d’escalade et de la problématique d’accès pendant au moins deux heures, si ce n’est plus.
C’était un parfait gentleman avec nous et il a pris le temps de tout nous raconter son point de vue.
De ce que nous avons pu en comprendre, les grimpeurs en général et un certain grimpeur en particulier, dont je tairai ici le nom, avec ses amis, lui en ont fait voir de toutes les couleurs.
Abattage illégal et sans permission d’arbres centenaires, insultes brutales, groupes de grimpeurs arrivant en masse en autobus sans avertissement et sans permission, utilisation excessive et sans permission de son stationnement, menaces directes contre lui et sa conjointe, etc…
Il faut aussi dire que cet endroit a un statut de réserve naturelle reconnue par la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, en raison de sa très grande valeur écologique.
Le propriétaire était, par le passé, tout-à-fait ouvert et favorable aux grimpeurs, mais l’abus incessant, le comportement sans respect et le manque de classe de certains grimpeurs, qui se croient chez eux partout où ils vont, l’ont fait changer d’idée.
Si l’accès à ce site est perdu, il me semble que ce sont les grimpeurs qui en sont responsables, pas le propriétaire.
Celui-ci souhaitait permettre l’accès aux grimpeurs, mais il ne pouvait plus continuer ainsi, car ça devenait invivable et ingérable et il avait à coeur de protéger ce site remarquable des excès des grimpeurs.
Avant de traiter le propriétaire des lieux de fou furieux sur un forum public, comme ici, il serait peut-être préférable de s’informer davantage du dossier et de respecter sa propriété et sa décision, que ce droit nous plaise ou non, car c’est un terrain privé.
Je trouve ça dommage que le blâme tombe complètement sur lui, sans aucune nuance.
Si vous mêmes aviez été traités de cette façon par des grimpeurs, sur votre propre terrain, chez vous, à de multiples reprises, l’accepteriez-vous ???
Ce n’est certainement pas en qualifiant les propriétaires, qui en ont eu assez des exagérations des grimpeurs, de fou furieux que l’accès aux sites d’escalade sera amélioré au Québec.
Je doute que ce soit là une façon constructive d’amener un changement de mentalité, des deux côtés, que d’accuser les propriétaires de cette façon.
Au contraire, c’est à nous de donner l’exemple et de démontrer que nous sommes dignes de confiance.
Bonne saison de glace à tous !
Merci de ce commentaire constructif. Je basais mes observations erronées sur des ouïe-dires.
L’histoire raconter a t’elle eu lieux cette année ou l’année derniere. Je pose la question car je désire savoir si la rivière est gélée je prévois allé y faire un tour cette fin de semaine et je vient de québec alors …
L’histoire se passe il y a plusieurs années!