Ma première: Nathalie Fortin

Photo: Profil Facebook de Nathalie Fortin

Elle a gravi de nombreuses cascades de glace, ici et ailleurs, fait l’ascension de l’Everest et elle part cet été pour le K2. Nathalie Fortin nous raconte aujourd’hui ses premiers pas dans notre monde vertical.

Ma première grimpe et ma première fois dehors
Sur l’île de Vancouver avec une vue sur l’océan. Ma chum de fille que je visitais n’était pas libre cette journée-là et elle m’a demandé si je voulais aller faire de l’escalade de rocher avec son frère. Ce fut le début de mes passions des hauteurs!

Mon premier sommet
La face nord d’Athabasca (600m de glace; 1500m de dénivelé du stationnement) sur le glacier Columbia dans le parc national de Jasper, en Alberta. J’étais en compagnie de mes amis avec lesquels je faisais de l’escalade de glace. Je me souviens combien j’étais stressée dans l’approche. Le livre-guide mentionnait que la descente se faisait en dégrimpant le col Athabasca-Andromeda…mais un 3+ sur quelques centaines de mètres, c’est quelque peu intimidant ! On a donc eu cette chance de rencontrer un guide du coin bien sympathique accompagné de son client et nous sommes descendus avec eux sur leurs lunules. Encordés sur le glacier pour le retour, certains d’entre nous avons défoncé dans les crevasses jusqu’en dessous des bras. Une journée extraordinaire, remplie d’apprentissages et de grands souvenirs, en excellente compagnie.

Nathalie sur la face nord du mont Athabasca | Photo: Martin Simard

Ma première cascade
Lors de mon initiation à la Chute Montmorency avec La Montagne en Ville.

Mon premier lead
La situation s’annonçait parfaite. J’avais depuis un certain temps anticipé grimper en glace avec ce gars que je trouvais de mon goût rencontré quelques fois à la boutique de plein air où je travaillais. Finalement, nos horaires se sont alignés et nous nous sommes dirigés dans le parc des Grands Jardins pour y dormir dans son Suberban. Même les aurores boréales étaient de la partie! Le lendemain matin, au cours de l’approche, ma raquette défonce dans la rivière. Je débute donc la journée avec un peu de stress. C’est la première fois que je passe là. Arrivée au pied de la voie, mon partenaire me donne les vis et me demande si je veux « leader »! À ce moment-là, c’est ma troisième année de glace. Les deux premières années, j’avais secondé plus de 30 fois chaque saison. Je suis très excitée de leader ma première voie!! Quelques mètres plus haut je lui crie : « Comment ça se pose ces vis-là? », je fais alors connaissance avec les vis à taper! Heureusement, mes dragonnes du moment sont des sangles qui forment une loupe partant de la tête de mon piolet avec lesquelles je fais des tours autour de mon poignet. Mon piolet gauche étant bien ancré, je tourne mon poignet pour délester la sangle et j’entre mon bras dans la sangle jusqu’à l’intérieur de mon coude. Je tiens donc la vis de ma main gauche et je tape la vis avec la tête de mon piolet droit. Je suis quand même dans un grade 4+!! Me voilà finalement en haut lorsque mon ami me crie qu’il est gelé et qu’il part à l’auto!! Surprise, je descends en rappel à la brunante en enlevant toutes les vis. Au retour, je fais le choix de reprendre le même sentier ardemment tracé plus tôt en matinée. Je perds pied dans une pente et ma frontale reste plus haut. Je remonte la récupérer. Après mes manœuvres, tâchant de reprendre mon équilibre, le coeur battant, mon oreille perçoit le bruit d’un ruisseau. Mon stress monte encore de plus belle. Ma mémoire ne me faisant pas défaut, je me rappelle avoir défoncé à cet endroit le matin même. Finalement de retour au Suberban, je sens que ça ne tourne pas rond, car je suis mouillée…j’ai mes règles qui n’étaient pas prévues!! Et aucune excuse de monsieur!! Pas besoin de vous dire que je n’ai jamais revu ce gars et heureusement il ne grimpe plus.

Mon premier multi-pitch
Probablement à la Chute Montmorency à Québec.

Ma première chute
À Val-Bélair, en escalade de rocher, en lead sur protection naturelle, ma main a glissé. Je me souviens encore de mon émotion!!

Mon premier road-trip
C’était en escalade de glace autour de Canmore dans l’ouest canadien avec mon grand ami Guy Tremblay (La Brute). Deux semaines extraordinaires à grimper des classiques, visiter les bons amis et boire du vino! Tout était aligné : voiture et condo fournis!!

Nathalie lors de son road trip dans l’ouest avec Guy Tremblay | Photo Guy Tremblay

Mon/ma premier(e) partenaire
Quand je suis revenue de Vancouver où j’avais grimpé pour la première fois, j’ai commencé à travailler dans une boutique de plein air et j’y ai rencontré ma première partenaire : Nathalie Thomassin. On a grimpé du rocher en moulinette cet automne-là et on a suivi notre cours d’escalade de glace avec le Rock Gym quelques mois après. Ce fut le coup de foudre! Nous avons loué l’équipement de glace cet hiver là et nous avons grimpé en moulinette.

Ma première pro
Sûrement une vis à glace

Ma plus grande fierté
Mon chemin personnel qui m’a amené au sommet de l’Everest. J’étais dans mon lit, alors que j’avais peine à marcher à cause de problèmes de dos et je me visualisais chaque soir sur le sommet de l’Everest. Si je n’étais pas passée par là, je n’aurais jamais rencontré les gens qui m’ont sorti de mon lit grâce à leur technologie, et qui m’ont commandité, l’entièreté de la somme, pour réaliser mon rêve!

Nathalie en route pour le sommet de l’Everest

Ma plus grande frousse
Mont Louis, un multi-pitch en escalade de rocher près de Canmore, en Alberta. L’orage a éclaté alors que nous commencions notre descente et que l’on ne trouvait pas le premier relais (bien que nous avions le topo avec nous ;)). Il a fallu dégrimper une pente à 60 degrés et l’eau a commencé à faire débouler des roches lousses. Plus aucune adhérence sur la roche, le tonnerre, un début d’hypothermie… on était content de trouver le relais ! Une bonne flotte, car une fois arrivée au sol, le pont piétonnier avait été emporté et il y avait eu un glissement de terrain sur l’autoroute. Nous ne pouvions donc pas retourner là où nous habitions. Sans compter la courroie de l’alternateur de la voiture qui avait lâchée! Les gens qui nous précédaient dans la voie avaient certainement appelé les secours, car, une fois rendus au sol, nous avons aperçu un hélicoptère qui survolait la montagne.

Avec Jimmy Chin lors de la visite de se dernier à Montréal | Photo: Ian Bergeron

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