Mes premiers coups à Pont-Rouge

Dans le cadre du concours Mon Histoire de Grimpe TNF, voici le premier texte des 3 finalistes. L’auteure s’est méritée un jacket Summit L2, gracieuseté de The North Face.

Par Véronique Parke-Bédard

J’ai été initiée à l’escalade de glace l’an dernier par mon chum, lui qui voulait renouer avec sa passion après quelques années de break. «De l’escalade de glace, hein?», me suis-je dit. Eh boy. Ayant à mon actif environ deux sorties en roche ever et n’ayant jamais grimpé dans un gym non plus, on peut dire que j’étais pas mal chaste dans le domaine de l’escalade tout court. Frileuse de nature et pas trop à l’aise avec les hauteurs, j’avais un peu de mal à m’imaginer qu’une telle activité puisse réellement être le fun. Mais bon. Je me suis botté les fesses, j’ai écouté mon côté rationnel qui me conseillait de ne pas juger trop vite et j’ai donné une chance au coureur.

On ne se le cachera pas, s’équiper coûte cher. Nous avons donc adopté une approche de type «ça va faire la job, c’est ben parfait!» en utilisant mon casque de kayak, des crampons de marche, les vieux piolets de mon chum (des Charlet Moser qui étaient «vraiment l’top dans l’temps!»), et des Scarpa en plastique des années 90. Pourquoi pas dans le fond? Est-ce que c’est nécessaire d’avoir le kit de vélo de l’année pour apprendre à pédaler? Non. Même chose.

Étant natifs de Pont-Rouge, nous n’avons pas eu à nous rendre bien loin pour trouver de la glace. J’ai donc rapidement eu à faire face à mon premier défi : descendre en rappel. Tsé faire du rappel c’est génial quand tu es bien assis dans ton harnais, en tension, et que tout ce qu’il reste à faire c’est coulisser le prusik et apprécier la vue. Mais quand l’arbre auquel tu es attaché est à la hauteur de tes pieds, y’a comme un mou entre toi et la tension recherchée. Un mou qui rend les jambes en coton, qui accélère subitement le rythme cardiaque et qui met en doute tes facultés mentales car il t’est difficile de comprendre comment t’as pu juger que de te mettre dans une telle situation était une bonne idée. Bref, un mou (aussi bref soit-il) qui te jette à grand coups de pieds en dehors de ta zone de confort. Une chance que j’avais la meilleure personne qui soit à mes côtés pour me mettre en confiance et m’aider à garder le contrôle. Avec un p’tit shake dans les mains certes, j’ai réussi à descendre. Un rien pour certain, un accomplissement pour moi à cet instant!

Le rappel complété, il fallait maintenant grimper. «Monte tes pieds! Baisse tes talons! Détends tes bras! Colle ton bassin sur la paroi!» Tous de bons conseils prodigués avec attention qui s’entremêlaient dans ma tête alors que je tentais d’apprivoiser ce nouvel environnement aussi engageant physiquement que mentalement. Ma première grimpe fut peut-être plus exigeante que je l’avais anticipé, mais elle m’a offert un défi alléchant que mon côté fighter et compétitif ne pouvait s’empêcher de vouloir relever. Quitte à faire un jeu de mots plate, cette première expérience a brisé la glace. Elle a ouvert la voie. OK c’est bon j’arrête. Mais sans blague, cette première expérience a réellement ouvert la voie à un hiver mémorable pour lequel je suis très reconnaissante; un hiver de dépassement de soi, de camaraderie, de superbes paysages, de progrès, et de joues rouges en santé. Beaucoup de chemin a été parcouru depuis cette initiation, et je compte bien poursuivre en ce sens.

À une deuxième saison d’aventure!

1 Comment on "Mes premiers coups à Pont-Rouge"

  1. YAAAAAaaaaaa c’est super! Bravo Véro, beau récit.

    On est-tu choyés à Portneuf? Pour la glace 🙂 🙂 🙂

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