Paul Laperrière

Tu grimpe depuis quelle année et qu’est-ce qui t’a emmené à l’escalade?

Paul_L_13  Depuis l’âge de 8-9 ans je ramassais toute l’information que je pouvais sur l’escalade ou la montagne. Pourquoi ???

Je grimpe depuis l’âge de 9 ans, soit en 1965. A cette époque, les jeunes grimpeurs étaient rares. C’était une autre époque pour le matériel et pour la mentalité? Cela a débuté quand mes parents ont loué un chalet avec des amis (dont Noël) ?Val-David. Noël avait déjà fait de l’escalade avec son beau-frère, Bernard Foucard, un français qui avait ouvert la première boutique d’escalade au Québec. Il a sorti sa vieille corde de chanvre et nous nous sommes lancé à l’aventure. C’était vraiment l’aventure. Pas de topos, une corde de chanvre, 4 pitons et une cordelette avec épissure. On grimpait au pif sans expérience ni technique. Je ne donnerai pas de détails de peur de faire peur  à certains parents qui ont des jeunes. Comme on était 4 gars dans la famille, en peu de temps on s’est équipé convenablement.

Pourquoi avoir commencé à grimper au Saguenay? Parce que c’est le paradis de la grimpe au Québec.

Comment était l’escalade aux débuts et comment est-ce différent aujourd’hui?

Au début, c’était la fin de la période des cordes de chanvres, le début des cordes de nylon. La protection… des pitons. L’engagement était complètement différent. (ex.: la Chico à Val-David; 1 piton au milieu de la voie et ensuite le relais). Les “run-out étaient courants. L’installation de la protection était plus problématique que maintenant. Mais il y a des voies de cette époque qui n’ont pas été refaite avant plusieurs années parce que trop engagées. L’aventure était vraiment présente et la notion de risque était totalement différente. La chute n’était pas vraiment une option.

On voyageait un peu et l’hiver on ne grimpait pas. L’escalade de glace commençait ?peine. On modifiait les piolets de montagne pour changer l’angle de la lame. La glace, c’était dur! Le matériel de montagne n’était pas adapté ce que l’on faisait au Québec. D’ailleurs, selon un éditeur Anglais (Brian Rothery) qui a parcouru le monde pour écrire sur l’escalade de glace (cascade), le Québec serait l’endroit où l’escalade de glace (cascade d’eau) aurait début?

Avec les années et l’évolution du matériel, la mentalité et l’engagement a complètement changé Il y a eu au Québec un mélange de culture anglo-saxonne, française et américaine. J’ai toujours dit qu’on a pris le meilleur des différentes cultures pour créer notre culture de l’escalade. J’ai vu l’apparition des premiers coinceurs ce qui a amené l’ère du « clean-climbing ». La qualité des protections et des cordes s’est améliorée ce qui rendait la chute acceptable et acceptée. On a commencé à travailler les voies ou à pousser les limites au-delà de ce qui se faisait. On pouvait se permettre de tomber.

Aujourd’hui, avec l’évolution du matériel, avec la possibilité de s’entraîner ?l’intérieur, l’escalade s’est démocratisé et est devenu un sport ou une activité beaucoup plus accessible. Avec l’apparition des premiers centres d’escalade intérieur, plus de monde ont eu accès à l’activité et une fois devenus accros, ce n’était pas long de faire la transition vers l’extérieur. Ce qui a créé plusieurs accidents au début. Sans préparation, plusieurs se sont improvisés avec des conséquences parfois malheureuses. De là l’apparition de cours de transition qui ont permis de réduire considérablement les accidents d’où un manque de connaissances.

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Quand j’ai commencé à grimper, on était pratiquement seul ?faire du bloc, sans « crash pad ». Plusieurs des problèmes ? Val-David ont été fait ainsi. Maintenant, les fins de semaine, il y a souvent plus de monde dans les blocs. Les matelas ont favorisé la pratique du bloc de façon plus sécuritaire et cela a permis de repousser les limites.

Ce qui a définitivement changé c’est l’accès ?l’information, aux vidéos et films. Les voyages d’escalade sont courants maintenant. Je pense que le développement s’est fait pour le mieux même si la population des grimpeurs a augmenté façon importante. Il faut cependant s’occuper de l’environnement pour protéger les sites. Pour l’escalade d’aventure, il y a suffisamment de sites qui ne sont pas développés en région plus éloignées.

De toutes les voies que tu as ouvertes, lesquelles t’ont le plus marquées et pourquoi?

Question trop difficile. Comme j’en ai ouverte plusieurs sur une longue période de temps, il y en a quelques-unes qui m’ont marqué pour différentes raisons. En choisir une serait trop difficile.

Faucon rouge (Mt-King). C’était une de mes premières voies que j’ouvrais et c’était dans un secteur que l’on disait pas intéressant parce qu’il n’y avait aucune possibilité de voies ?ouvrir. C’était ma première « Première », j’avais 16 ans et c’était pour l’époque une voie assez dure. Ça m’a vraiment marqué? Ça m’a inspiré pour la suite.

Batman (Mt-King). Sûrement parce que je grimpais avec Guy Lacelle. C’était l’automne, il faisait froid, il pleuvait et Guy s’en retournait dans l’ouest. C’était notre dernière chance de grimper ensemble avant un an. On s’est vraiment amusé surtout dans la sortie, sale et mouillée. Pourquoi Batman, c’est parce qu’on a trouvé une petite chauve-souris au relais.

Medio Bandido 7 C+ (5.12C) (Cuba) Je ne l’ai pas ouverte mais ça m’a redonné espoir. Je m’étais blessé sérieusement 1 an avant ce voyage. Rupture du grand rond et 50% du dorsal déchiré  Pas très bon pour un grimpeur. Je ne pensais pas pouvoir recommencer ?grimper ?un tel niveau. J’avais rencontré un Allemand, Markus Leicht, qui voulait absolument faire cette voie. Je l’ai assuré un certain temps avant que finalement il me donne la corde. Je ne voulais pas y aller parce j’étais encore en réhabilitation. Finalement je me suis laissé convaincre et ?ma grande surprise et surtout celle de Markus, j’ai « flashé » la voie au premier essai.

Excalibur 5.12b, Hara-Kiri 5.11c, Cocaine 5.13b, Opium 5.13a, Shogun 5.13b: toutes des voies à la Bleue, à Val-David. C’est le site qui m’a marqué le plus.

Je ne peux pas dire vraiment laquelle m’a marqué plus. Toutes mon apporté beaucoup de plaisir en général. Et souvent pour des raisons différentes. La difficulté l’aventure, les partenaires mais la plus part du temps pour le plaisirs d’ouvrir, la découverte, l’inconnu.

Raconte-nous un peu ton expérience à l’ile de Baffin.

1976, première expédition Québécoise d’escalade. Vingt ans, toutes mes dents et ma première expédition. On devait ouvrir une nouvelle voie sur la face Nord du Mt-Thor (4,500 pieds de granite vertical et surplombant). La voie choisie était en mauvaise condition et les risques trop élevés. Le temps doux rendait les conditions extrêmement dangereuses. Le dégel faisait en sorte que nous serions devenus des cibles pour les chutes de roches. Il y a eu plusieurs sections de parois qui ont d’ailleurs foutu le camp durant notre présence. On a fait un peu d’exploration et après une sortie de 24h sans arrêt (tour du Mt-Thor avec une pointe au sommet) nous sommes revenus au camp. Nous avons eu la brillante idée de mettre toutes nos enveloppes de fruits déshydratés dans un grand bol et Jacques Lemay y ajouta de l’eau et un sac de sucre pour faire un sirop. Au moment du dessert, on a eu le choc total. Ce n’était pas un sac de sucre mais de sel qui avait été ajouté! Rien à faire!

Paul_L_20J’ai fait trois tentatives d’ascension. La première tentative dans un couloir sur une face nord. j’étais avec mon frère André? Lors de l’ascension il y a eu une chute de roche importante qui est tombé entre nous deux. Nous étions encordés à environ 30 m. l’un de l’autre quand çà s’est produit. Nous nous sommes déplacés sur une arête rocheuse où l’escalade était difficile mais surtout très peu protégé  Nous étions rendu ?près de la moitié de la paroi, nous avons dû rebrousser chemin parce qu’une tempête est arrivé en quelques minutes et qu’on n’y voyait plus rien.

À la fin du voyage, toujours avec André nous nous sommes lancés àl’assaut de la face ouest de Tirokwa. Les premières longueurs sur de grandes dalles polies par les glaciers. 10 longueurs avec des protections marginales. Certaines longueurs étant plus longues que la corde. On grimpait simultanément jusqu’à ce qu’on trouve un défaut dans la roche nous permettant de faire un relais potable. Ensuite, 9 longueurs de vertical sans jamais voir loin au-dessus. ?la dix-neuvième longueur, on a été bloqué par une zone de rocher très instable. On a pensé bivouaquer et regarder les options le lendemain mais comme nous n’avions pas le matériel nécessaire ni la bouffe, nous avons dû redescendre. Heureusement, le lendemain matin, toute la paroi était givrée. La veille de notre retour, c’était notre dernière chance. On a étudié les options et nous sommes partis tôt. Première longueurs sur les dalles pour ensuite traverser pour éviter de retomber dans la même section de rocher instable. A la vingtième longueur, je me demandais sérieusement où nous finirions. On ne voyait rien au-dessus. Que des dièdres et des surplombs qui nous cachaient la vue. A la 23e longueur, on débouchait finalement au sommet. 23 longueurs (5.7, 5.8, 5.9) en environ 10 heures. Il a fallu faire une dizaine de rappel oblique pour rejoindre un couloir de neige du côté sud-ouest. La descente dans le couloir de neige fut la cerise sur le gâteau. On a quitté Baffin le lendemain.Paul_L_3

Tu as été un pionnier de Val David. Qu’est-ce que tu retiens le plus de toutes ses années sur les parois de Val David?

J’ai toujours eu un attachement particulier à Val-David. Comme c’est à Val-David que j’ai commencé et que j’y ai rencontré plusieurs bons grimpeurs, c’est devenu ma cours. Ce que je retiens le plus c’est le plaisir. Quand j’ai commencé à grimper à Val-David on me disait que tout avait été fait. Il y avait un peu plus de 200 voies. Pourtant j’en ai ouvert plus de 250 par la suite. Çà bougeait beaucoup, il y avait de l’ambiance. J’ai toujours aimé ouvrir des voies et Val-David m’offrait cette opportunité de la faire.

Comment trouves-tu la situation actuelle de l’accès à Val David, toi qui a tant à coeur ces parois?

La situation actuelle est très irritante. Après avoir réussi, après des années d’efforts, a acquérir tous les sites d’escalade et d’en faire un parc, la politique s’en est mêlé Nous étions sur le point de créer un territoire protégé à perpétuité? Quelques individus ayant des intérêts commerciaux, ont réussi ?bloquer le projet. Beaucoup de désinformation et une campagne de peur. Aujourd’hui on a un nouveau conseil qui a une vision différente. Pour certain membre le parc est un équipement sportif et il faut le gérer tel quel. L’environnement en a pris un coup. La municipalité a même refusé une subvention de 400,000.$ pour ne pas être attaché aux conditions de l’entente de conservation. La fédération a été écarté sous de faux prétexte et il y eu beaucoup de désinformation. C’est Val-David et les grimpeurs qui y perdent au change. Le Festiroc s’est déplacé ailleurs et il y a très peu de travaux qui se sont fait sur les parois. Quant çà fait plus de quinze ans qu’on se bat pour la protection d’un site et que la venue d’un nouveau DG et d’une nouvelle mairesse remet en question tout le travail fait par les bénévoles, c’est difficile à accepter.Paul_L_11

Tu as aussi beaucoup travaillé pour développer l’escalade à Cuba, racontes-nous comment cette aventure a début?

Il y a plus de 10 ans, je suis allé à Cuba me faire bronzer les fesses comme la plus part des touristes. En regardant des brochures à l’hôtel, j’y ai trouvé des photos touristiques de Vinales. À mon retour de voyage, en fouillant sur internet je suis tombé sur le site web de Armando Menocal, un guide américain. Ses origines étaient cubaines. Il venait de créer un site “Climbing Cuba.com? Je lui ai parlé et on s’est rencontré à Vinales dans les mois suivant. C’était un peu au début du développement de l’escalade à Vinales. On a initié quelques Cubains qui ont permis le développement local des grimpeurs.

Cuba, est un peu devenu mon deuxième Val-David. Quand je vais à Cuba, ce n’est pas un voyage, c’est des vacances. L’escalade est intéressante et le potentiel énorme. Il y a quelques années, suite à une invitation du Ministère du tourisme Cubain, j’ai eu accès à de l’information privilégiée. Cette information n’est généralement pas disponible. J’y ai vu des parois partout sur l’île. Il y a un potentiel énorme partout à la grandeur de Cuba. Pour quelqu’un qui aime ouvrir des voies, c’est le paradis. J’aime beaucoup l’ambiance et j’y ai des amis.

As-tu déjà eu une grimpe qui a ou aurais pu mal tourner? Si oui, raconte un peu?

Oui. En rocher je me suis fait peur quelques fois mais c’est surtout en glace que j’ai eu la frousse. Une fois avec Louis Babin, aux Jumelles (Cap Trinité on voulait grimper la colonne de droite. Il faisait extrêmement froid (on avait peu mangé parce que le poêle avait refusé de fonctionner). On a hésité en entendant les craquements dans la glace au froid. Finalement on a opté pour la colonne de gauche. On est parti les deux en solo. Nous étions ?environ 500 pieds sur le mur de gauche quant 2/3 mur de droite, soit 500 pieds de glace a décroché.  Tout a vibré. Ce fut de très longues secondes en espérant que notre colonne tienne. On a fini la voie, on est redescendu en rappel (on avait une corde pour le rappel seulement.) Le lendemain en redescendant à Montréal avec Régis Richard, nous nous sommes arrêtés quelques heures pour ouvrir Opale sur la Rivière St-Maurice. Une belle fin de semaine.

En montagne, sur la face nord du Mount Temple, avec René Boiselle, on tentait la deuxième ascension d’une voie. Les 2-3 premières longueurs étaient sur du bon rocher mais par la suite, c’était du calcaire pourri. On a grimpé une bonne partie de la voie sans protection ou ?peine. Même les pitons faisaient éclater la roche. Les roches n’arrêtaient pas de siffler autour de nous. On a réussi quand même ?grimper les 2/3 de la voie relativement rapidement. J’ai failli partir avec une prise qui s’est cassé mais je suis resté coincé par deux doigts dans une fissure avec l’autre main. On s’est retrouvé sur une vire, on a regardé la pile d’assiettes en haut de notre tête, on s’est regardé dans les yeux et la décision est devenue claire. Étant donné les conditions extrêmement mauvaises de la roche nous avons opté pour la descente. Aucun plaisir ici. Juste du danger. Même la descente en rappel était délicate. On ne pouvait pas se fier ?aucun des relais. Un fois le relais installé on mettait notre descendeur sur la corde mais pas notre poids. On dégrimpait lentement en espérant que s’il y avait une chute, le rappel tiendrait. C’était un « back-up ».

Note:[Tiré d’un courriel de René Boiselle reçu le 05/08/2011] Je m’appelle René Boisselle, ex-instructeur en alpinisme dans les Rocheuses canadiennes. J`aimerais apporter une précision lors d’une tentative de l’ascension de l’Éperon Nord-Est (N-E Buttress) de la face nord du Mt Temple avec M. Paul Laperrière dont il est question sur votre site. Nous avons facilement escaladé (en solo) seulement la partie inférieure (approx. 60 mètres) du pilier qui en fait plus de 1000 mètres (sans compter l`arête finale de neige et glace menant au sommet). En fait, j’ai tenté l’ascension de ce pilier (cotation originale 5.7-A3) la première fois en hiver (janvier, milieu années 70) avec Roby Mitchell, excellent alpiniste des années 70. La seconde tentative fut effectuée avec M. Laperrière et à ma grande déception nous dûmes retraiter. Nous avons effectué un seul rappel et dégrimper une section facile pour atteindre la base du pilier. Au début des années 80 (voir C.A.J, 1984, p. 130), j’ai effectué ma troisième tentative et ce fut la bonne. J’ai réussi, sur une période de 2 jours, la première ascension tout en libre (5.10+) du pilier et ce secondé par M. Bernard Faure, ex. instructeur en alpinisme. Un orage d’une grande intensité et très violent nous a surpris dans la dernière longueur du pilier laissant une multitude de gros grêlons et d’énormes frissons. Le rocher de ce pilier est d’une excellente qualité (excepté pour une longueur facile localisée près de la chandelle sommitale). Les 800 premiers mètres du pilier sont en rocher de type quartzite (comme « Back of the Lake – Lake Louise ») et seulement les 200 derniers mètres sont en calcaire très compacte. L’ascension en libre fut répétée par M. Trevor Jones et M. Brendon Pullan qui ont confirmé le degré de difficulté comme étant 5.10+ et non pas 5.9 comme mentionné dans l’article du Canadian Alpine Journal (C.A.J., 1984, p. 130). Il faut dire qu’au début des années 80, on osait ?peine ?admettre qu’on pouvait grimper à ce niveau, d’où la cotation originale de 5.9.Paul_L_1

En glace, Watergate, Mt-Nixon. En solo encordé Après avoir mis une dernière vis, courte, je m’engage sur le glaçon qui ne touche pas encore la vire. En arrivant en haut du glaçon, je plante mon piolet et juste en dessous, toute la glace disparait. Je reste pendu dans le vide sur un piolet mal placé L’adrénaline a fait le travail. J’ai réussi ?sortir par le haut. J’ai été secoué.

Mt-Nixon, au pied de la Robert Cartier, en février, on prépare notre matériel pour grimper, je regarde distraitement en haut pour me rendre compte que le mur de glace est ?l’horizontal. Aucun craquement, aucun bruit. Une partie du mur de glace s’est détachée. Juste le temps de se jeter dans un trou au pied de la paroi. C’est le tonnerre, des blocs de glace partout. Mon sac ?dos et ma corde sont « scrap ». De la pure chance.

De tous les partenaires que tu as eu, lesquels t’ont plus marqués?

Il y a plusieurs personnes avec qui j’ai grimpé et pour qui j’ai beaucoup de respect et qui m’ont apporté beaucoup. La personne avec qui j’ai eu énormément de plaisir à grimper, est GUY LACELLE.

Je l’ai connu en 1978 quand je lui ai donné son cours d’initiateur puis en 1979 pour son cours de glace. Notre amitié date de cette période.  On a grimpé régulièrement ensemble, en glace et en roche. Quand il s’est installé dans l’ouest, on se revoyait pour nos voyages d’escalade en automne avant la saison d’escalade de glace. Il venait presque tous les hivers faire son tour. On en a profité pour en ouvrir quelques-unes. Tout le monde de la glace connaissait Guy pour ses réalisations extraordinaires mais c’est le bonhomme qui m’a le plus marqué C’était un “bon jack“ un chum, un ami, un vrai. Guy est mort en décembre 2009 dans une avalanche et çà créé un vide. Çà été dur.

Mais la personne qui m’a toujours émerveillé et inspiré est BERNARD POISSON. Toujours curieux. C’est son amour inconditionnel de l’escalade qui m’inspire. Il grimpe pour la seule bonne raison, LE PLAISIR. Il a su transmettre sa passion juste par son enthousiasme. Il m’a initié à la glace comme il l’a fait avec tous les grimpeurs de l’époque. Il va continuer ?grimper jusque dans son cercueil. Probablement jusqu’au ciel. C’est loin le ciel. Il va sûrement apprécier.

La voie que tu n’as pas ouverte, mais que tu aurais aimé ouvrir?

En rocher, il y a sans aucun doute la Zèbrée au Mt-King à Val-David. En 1978, avec Louis Babin on s’est lancé dans la Zèbrée. On a réussi une partie de la voie mais c’était pour l’époque un projet qui semblait complètement débile. Les voies les plus dures de l’époque frôlaient le 5.12 Alors, jouer dans du 5.14 c’était un peu au dessus des standard. J’ai toujours trouvé cette ligne absolument extraordinaire et esthétique. La Zèbrée est toujours resté un beau projet mais que j’aurais bien aimé ouvrir. J’ai quand même eu la chance de voir Jean-Pierre Ouellet (Pee-Wee) réaliser la première en tête en mettant sa pro. C’était vraiment très beau à voir.Paul_L_9

En montagne, il y a une voie que j’aurais aimé ouvrir. ?deux reprises pour des raisons hors de mon contrôle, j’ai manqué l’occasion. Une fois l’été une fois l’hiver. Un couloir de neige de près de 4000 pieds face à l’Atlantique sur la côte du Labrador. Le couloir mène au sommet de Bishop Miter, dans une chaîne de montagnes appelée les « Kaumajet » (Montagnes scintillantes).L’hiver c’est sûrement un des plus beau paysage que j’ai apprécié Longue voie, pas trop technique ni trop difficile mais avec une ambiance extraordinaire et un très petit sommet clairement défini. Je me suis repris en faisant un solo de 1000m sur la face nord de Torngarsoak, Torngat, Labraror.

Top 5 – Voies

  • Shogun, 5.13C, Opium, 5.13A, Hara-Kiri, 5.11C sur coinceurs
  • Tonnerre de Brest, 5.12C, Mt-King
  • Medio Bandido, 5.12C à vue, Cuba
  • The Crown, 5.9, Le sceptre 5.9, Val-David
  • Muncho Pumpito, 5.11, Mauricie

Mais aussi

  • Dali, Baffin, 5.9, 23 longueurs, 10 heures. 1976
  • Excalibur, 5.12B à La Bleue
  • Hallucinorêve 5.11C, Condor
  • Rêve de papillon 5.13B
  • Le Gladiateur, Cap Trinité (Il y en a trop, j’en oublie plein dont plusieurs en voyages)

Aussi…

  • J’ai travaillé chez La Cordée pendant 8 ans
  • J’ai fondé Passe-Montagne en 1981
  • Instructeur à la FQME depuis 1976
  • Professeur à l’EQSM 1976
  • Brevet à l’ACMG en 1980
  • Co-fondateur de Horizon-Roc
  • Fabricant de prises et de murs d’escalade.
  • 14 expéditions en région arctique
  • Juge International, arbitre UIAA, membre du C.I.C.E
  • J’ai été juge pour la coupe du monde d’escalade à quelques reprises.
  • Premier non-européen à être Président du Jury pour le Championnat du Monde

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