Prendre le temps au Poisson Blanc

Photo: Courtoisie Parc Régional Poisson Blanc

Y’a de ces endroits qui font du bien. De ces endroits où on se sent serein. On ne sait pas trop pourquoi, mais c’est comme ça. Le Poisson Blanc est de ceux-là. Est-ce l’eau du lac, les espaces de campings reclus et intimes ou encore le chant des huards le soir venu? Probablement un peu tout ça.

Je suis retourné au Poisson Blanc (PB) en famille, après une 30e d’années d’absence. Dans ma jeunesse, j’avais travaillé sur le réservoir comme moniteur pour les jeunes. C’était avant le Parc régional qui a vu le jour vers 2005 alors que la MRC d’Antoine-Labelle a créé un parc régional afin d’encadrer les activités de camping sur le lac et protéger ce joyau naturel.

Depuis quelques années il y a un engouement indéniable pour ses deux parois d’escalade: Écho et Éléphant. Des corvées, des ouvertures et quelques événements y ont été organisés. Ce qui distingue les deux parois de presque toutes les autres au Québec c’est qu’elles donnent toutes deux dans l’eau. On ne peut y accéder qu’en canot. Élément rarissime, la paroi Écho possède un beau spot de deep water soloing (DWS) accrédité par la FQME.

La paroi Écho dans le coin inférieur droit | Photo: Ian Bergeron

En famille
Ma visite au Parc régional Poisson Blanc faisait partie de mes vacances familiales. C’était l’occasion pour moi de faire connaitre les joies du canot camping à mes trois enfants. Bien qu’ils soient habitués aux aventures minimalistes à vélo, en canot c’était nouveau.

Notre site était situé tout près de la paroi Écho et un 7km d’aviron était nécessaire pour s’y rendre. On peut croire que c’est long, mais pas tant. Après 2h00 sur le lac, incluant une courte baignade, nous avons accosté à notre site. Une loutre nous a souhaité la bienvenue avec une plongée rapide et un bon coup de queue à la surface de l’eau.

Le lendemain, mon fils Félix (12 ans), ma blonde et moi avons décidé d’aller tâter le rocher. On voulait des voies pas trop difficiles question de rendre l’expérience de Félix agréable. On a jeté notre dévolu sur une petite 5.7 où il était possible pour moi d’assurer du sommet.

Après quelques minutes pour m’installer, Félix s’est élancé. Avec un peu d’effort, il est venu me rejoindre. Fallait voir son sourire… Il était fier de lui, mais surtout de cette nouvelle expérience que de grimper au-dessus d’un plan d’eau.

Félix qui s’apprète à redescendre | Photo: Ian Bergeron

Paroi Écho et topo
Les cotes des voies de la paroi Écho varient de 5.7 à 5.12+. Certaines voies sont équipées, d’autres sont en trad et certaines en mixte. La longueur varie d’une quinzaine de mètres à une soixantaine de mètres.

Dans la grande majorité des cas, il faut assurer du canot. Il faut savoir que le Lac Poisson Blanc permet les embarcations moteur, par conséquent les vagues produites peuvent être problématiques et faire cogner le canot contre les parois rocheuses. À la location d’un canot, le Parc fournit des ballons de protection aux campeurs qui souhaitent grimper, pour éviter l’abrasion de l’embarcation sur la roche. Toutefois, pendant les chaudes journées de week-ends d’été, mieux vaut grimper tôt le matin ou en fin d’après-midi quand le vroum-vroum est terminé. Entre temps, profitez-en pour vous baigner, explorer ou vous reposer.

Les voies sur le territoire du PRPB ont toutes été ouvertes par des ouvreurs-équipeurs accrédités par la FQME. C’est le fruit du travail acharné d’entre-autre Socrate Badeau, Francis Beauvais, Jonathan Leblond et Alexis Beaudet-Roy, de même que celui de Marc-Olivier Racine et de l’équipe du Parc régional du Poisson Blanc.

Photo: Courtoisie Parc Régional Poisson Blanc

Photo: Courtoisie Parc Régional Poisson Blanc

L’avenir de la grimpe au PB
Jérémie Gravel, Directeur général du Parc, entend aussi développer l’offre d’escalade. Ainsi le Parc veut continuer d’ouvrir des voies aux deux parois existantes (Éléphant et Écho), de même «qu’offrir des haltes journalières dédiés au bloc ». Certains sites de camping sont d’ailleurs propices à l’ouverture de blocs. C’est dans leurs plans pour 2022. Imaginez, dormir tout près de votre site bloc!

Pourquoi y aller
On ne va pas au Poisson Blanc pour y faire une orgie de voies. Il y a d’autres endroits pour ça. On y va pour vivre une expérience : grimper, se baigner et profitez de la vie. On y va pour prendre le temps. Contrairement à certains sites très achalandés, pas besoin de se dépêcher pour être le premier sur la paroi. On a le temps. Celui de prendre un deuxième café, celui de se baigner entre les voies, celui d’observer les gens faire des back flips dans le secteur DWS.

Les forfaits du parc sont de 3 ou 4 jours. Ma recommandation? Allez-y pour le plus long séjour. Et au jour de votre départ vous chanterai «Huard laisse-moi pas partir, tape-moi su ma tête de bois»…

Informations
Pour réserver
Topo
Info Escalade
Localiser
Sites recommandés pour la paroi Écho : 42D, 42E, 42A
Ravitaillement: le Parc Régional peut vous livrer du bois, de l’eau et de la glace au besoin

Les campements sont un peu magique | Photo: Ian Bergeron

Félix savourant la sérénité des lieux | Photo: Ian Bergeron

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