Parce que parfois, les blessures permettent de mettre les choses en perspective.
C’était au mois de mars, une session de bloc (tardive, parce que jeune enfant…) comme une autre. Après un échauffement et quelques discussions avec des potes grimpeurs qui étaient au gym ce soir-là, je commence à jouer sur quelques trucs un peu plus costauds. Un nouveau problème sur des plats qui bardent une arête attire mon attention – qui n’aime pas donner des câlins au mur !?
Le premier essai ne s’avère pas trop concluant, je tombe à mi-chemin. Au deuxième essai, je sens une sorte de pincement dans le bras gauche, mais ego ou entrain, je parviens à mettre les deux mains sur la prise finale. Je me laisse tomber pour voir l’état de mon bras gauche, et disons que ce fût un peu surprenant. Là où aurait dû se trouver un bicep saillant (pas tant que ça, en fait !) se trouvait un muscle un peu dégonflé. Oh non…
Mais ce n’est pas de la rupture du tendon de mon long bicep – qu’on appelle aussi le long chef du bicep – dont je veux vous parler… parce que je me suis (assez) bien remis. Non. Ma blessure m’a permis de constater que les soins disponibles pour les grimpeurs se sont grandement améliorés. Il y a plusieurs physiothérapeutes qui s’y connaissent, des massothérapeutes, des chiro, des ostéo, bref beaucoup de spécialistes qui peuvent aider les amants du vertical à se remettre de leurs divers bobos. Et pas qu’à Montréal, c’est également ce qui est intéressant !
J’ai pu voir ma physio rapidement, une massothérapeute peu de temps après, un chiro assez régulièrement pour me remettre sur pied. Et je sais qu’il y aurait plusieurs autres spécialistes que j’aurais pu consulter. On est loin, très loin, d’un seul expert en ville…
J’ai commencé à grimper il y a maintenant fort longtemps – certain.e.s grimpeurs-ses n’étaient mêmes pas né.e.s encore ! – et à l’époque, c’était la logique de tout tolérer. Une épaule qui fait mal ? Endure. Des doigts endoloris ? Fais avec. C’est certain que plusieurs aujourd’hui ont encore des raideurs en raison de ce dogme…
Les choses ont bien changé depuis. Non seulement il y a beaucoup plus de prévention, notamment dans les équipes de compétition, mais les athlètes de tous les niveaux eux-mêmes sont plus aux aguets. L’approche, dans les traitements, a également évolué. Une tendinite ne signifie généralement plus que vous devez abandonner l’escalade pour le reste de l’année. Beaucoup de physio ou entraîneurs vont suggérer d’adapter votre escalade, parce que le mouvement est plus bénéfique que l’inertie.
Évidemment, le Québec ne se compare pas à des mecques de l’escalade avec une forte concentration de grimpeurs – je pense à Boulder, au Colorado, par exemple. Et si vous devez avoir recours à des soins plus poussés, comme des chirurgies, là, les gens qui connaissent bien l’escalade et son impact sur le corps sont probablement moins nombreux.
Bien sûr, on vous suggère aussi d’aller consulter rapidement si vous avez une blessure. Parce que ça vous permettra peut-être d’éviter des désagréments et parce que Docteur Google peut vous induire facilement en erreur (une déchirure du long chef du bicep pourrait ressembler étrangement à une subluxation du bicep…)
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