(NDLR) Charles Roberge a compilé son top 5 des plus belles voies que nous dévoilerons à question d’une par semaine. En espérant que ce palmarès et ces récits vous inspirent pour la saison de glace qui est à nos portes. Par ici pour la partie 1 et 2.
3e place – Le Grand Duc – Janvier 2020
L’hiver 2019-2020 fut pour moi une saison psychologiquement difficile pour moi. En effet, en novembre 2019, nous accueillions dans notre famille la venue de notre deuxième enfant Édouard, un moment heureux mais aucunement de tout repos puisque notre fille était encore toute jeune à l’époque. En plus d’un nouvel emploi à apprendre, je devais m’adapter à ma nouvelle réalité d’avoir deux enfants en bas âge. Et ce fut également une période où les virus et microbes se sont régulièrement invités à la maison. Alors le papa n’était pas toujours au top de sa forme!
C’était au réveillon du jour de l’an lorsque JP et moi discussions du projet à faire durant le temps des fêtes. Je savais que j’aurai moins d’occasion pour grimper cet hiver-là alors nous avons convenu d’y mettre tout le paquet pour cette sortie. Donc le choix a été le Grand Duc qui se trouve en bordure du fjord du Saguenay, à 6km en amont de la traverse Tadoussac-Baie-Ste-Catherine.
Il faut savoir que cette voie, une vraie face nord en milieu maritime, nous l’avions dans la mire depuis quelques années puis fait deux tentatives qui avaient échoué avant même d’y avoir planté un piolet. Et il est difficile d’avoir une idée des conditions de la voie, à moins d’avoir un contact qui travaille pour la garde côtière et qu’il passe devant la voie ou d’y aller tout simplement.
Donc nous y sommes allés all in, le couteau entre les dents. La seule chose qui nous réconfortait est qu’on a trouvé un moyen de descendre à pied jusqu’à la base de la voie en passant par le sommet où se trouvent les lignes d’hydro qui traversent le fjord, ce qui nous évitait de devoir chercher le sommet de la voie et de rappeler dans l’inconnu.
Après trois longueurs dont deux sublimes longueurs de goulotte, j’ai suivi JP dans la dernière longueur du Grand Duc, qui était raide raide raide…jusqu’à la dernière goutte, incroyable et au-dessus du fjord du Saguenay. Cette section avait un effet contradictoire sur nous car elle était composée de plusieurs bons repos bénéfiques pour nos muscles mais aucunement pour notre esprit car chaque suite nous intimidait. Quelle joie de réussir ce bijou qui a été mon highlight de la saison 19-20!
Étant donné que l’approche jusqu’au pied de cette voie s’est faite depuis le haut, il fallait donc récupérer nos sacs et nos raquettes après avoir fait les rappels puis remonter la falaise en passant par la forêt. Donc le retour à pied fut particulièrement éreintant pour nous deux, surtout la marmotte qui avait les batteries à plat complètement par manque d’eau et de nourriture.
Wow! Y a-t-il un topo qui décrit cette voie? Je ne la retrouve pas nulle part… merci.
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