Pour souligner le 5e anniversaire du décès de Yannick Girard, je vais publier quelques témoignages de grimpeurs qui l’ont côtoyé. Le but étant de garde sa mémoire vivante et se rappeler comment il était agréable d’être en sa compagnie.
Par Ian Bergeron
A chacune de mes visites dans les Hautes-Gorges j’ai une pensée pour Yannick. Ce lieu semble toujours et encore habité par sa présence. Yannick adorait les Hautes Gorges et je le revois encore lorsqu’il est venu me parler de son projet.
Nous étions tous les deux au Trad Pow Wow et avions certes quelques bières dans le nez. Yannick m’avait dit : « Eille, j’ai un projet pour toi »… ce qui me surprenait car, en comparaison, je suis un bien médiocre grimpeur. « Je veux faire un film sur les Hautes-Gorges, quelque chose qui va mettre en valeur cet endroit magnifique » avait-il poursuivit!
Au fil des bières, des grillades, et d’autres bières, on a élaboré un plan fort simple en trois points :
– Trouver un autre grimpeur assez fou pour embarquer dans le projet
– Trouver du financement
– Trouver un hélicoptère
On le voit, rien de bien compliqué! Un dude prêt à se geler solide pendant 48h pour aller grimper une voie jamais faite en hiver, ça trouve dans tous les bons Trad Pow Wow du Québec. Idem pour du cash pour un film d’escalade. « Toc toc toc… Allo? Oui, vous voulez bien me donner 5000$ pour faire un film d’escalade? Allo? Allo?…. »
Trouver un hélico, prêt à voler en hiver les portes ouvertes pour aller dropper un tata (moi) sur le top de l’Acropole, sans se poser car c’est interdit, on regarde sur Google et c’est du gâteau! Un plan béton je vous dis.
On connait la suite. Louis Rousseau a évidemment dit oui, The North Face est embarqué rapidement et Louis a convaincu ses partenaires de faire de même. Finalement, Hélicoptère Charlevoix a accepté à conditions d’avoir l’autorisation du Parc des Hautes-Gorges.
Le reste vous avez vu l’essentiel dans Sens Unique. Le duo a grimpé une magnifique ligne en mixte et les images ont fait rêver quelques grimpeurs. Mais ce qui me reste de toute cette aventure c’est une nuit passée à skier avec Yannick. Discuter de la vie, de nos enfants, des qualités incomparables de skieur de Louis… Bref on s’est forgé une amitié tout au long des 30km qui nous séparait de sa voiture.
Parfois je regarde du « raw footage » de Sens Unique pour mieux me souvenir de Yannick. Pour que son sourire me revienne en tête. Chose certaine, ce Samouraï des Neiges aura laissé une marque indélébile dans ma mémoire.
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